Quarantaine. Jour 49

I. Le week-end

Messe ce matin, à midi, grand délire avec Les Visiteurs (il n’a pas pris une ride ce film ! J’ai eu l’impression de revivre exactement la scène que j’ai vécue tant de fois avec mes frères dans mon enfance !).

Entre deux « O-KAY » s’est glissée une petite phrase ce soir : « Maman, ça existe encore les polythéiste ? » C’était Aurore je crois. Louis : « C’est quoi un polythéiste ? ». Aurore : « C’est comme les Romains ». Louis : « Ah oui, Vulcain tout ça ». Apolline : « Bin oui, nous on est polythéiste, on croit en Dieu et en Jésus ». Ouch… Tu vois Eric Kipik, un mois sans caté, et voilà le résultat ! Ne t’inquiète pas, j’ai arrêté la conversation, et j’ai remis tout ça bien carré ! 🙂

Et après ils ont commencé à parler de Dieu. Et pour eux, c’est un grand cercle jaune. Éléonore en a conclu que c’était donc le soleil, et alors non, ils ont précisé : c’est un cercle jaune qui n’émet pas de rayons… Bon… Voilà.

Petit teasing pour cette semaine : nous sommes de nouveau sur un grand chantier musical ! Cette fois-ci, on essaye de faire jouer ensemble Aurore à la trompette et Apolline à l’alto. Dès que ça ressemble à quelque chose, je vous envoie ! 🙂

II. Le déconfinement

Olivier vous l’a un peu dit hier, on est sorti du confort, et on rebascule dans la zone de turbulence… On avait un système qui tenait assez bien, disons qu’on avait pris nos habitudes. Et là il va falloir en sortir. En sortir, je m’en réjouis, car je n’en peux plus je crois… D’être séparés déjà. Et puis j’attends avec impatience la reprise de l’école demain, qui devrait alléger un peu l’overdose de « Maman ! Maman ! Maman ! Maman ! Maman ! » En fait, tant qu’on n’a pas le choix, on fait l’autruche, mais quand la porte s’entrouvre, c’est comme une brèche dans le mur derrière lequel on accumule la poussière et ce qu’on aperçoit tout à coup c’est : « J’en peux plus ! »

A ce sujet, vous êtes nombreux à vous étonner de l’heure à laquelle j’envoie les messages. Maintenant, je peux vous l’avouer : c’est une stratégie en fait ! (C’est qui déjà, la reine de l’organisation ? :)). Vous prenez 24 heures. Vous retirez 8 heures de sommeil, il reste 16 heures. Ces 16 heures, si vous les faites tenir de 8h à minuit, votre temps « libre » est de 2h30 sur 24 heures (le temps de coucher les enfants, ranger, etc, il est 21h30 quand je peux me poser). Alors que si vous les faites tenir de 9h30 à 2h du matin, alors là, votre temps « libre » est de 4h30 ! Et bien je peux vous dire que ça fait une sacrée différence 1) sur ce que vous pouvez faire dans 24 heures et 2) sur le moral !!!

Pour pouvoir faire ça, il faut des enfants tout à fait exceptionnels qui vous laissent dormir jusqu’à 9h30 le matin. J’ai des enfants tout à fait exceptionnels, oui ! Ils gèrent même Joséphine là-bas, de leur côté, pour ne pas me réveiller. Ils sont sages comme des images. C’est vraiment incroyable…

Par contre, demain, réveil à 8 heures pour reprendre le rythme de l’école. Donc là, je ferais bien d’aller me coucher… Ça va être rude !

III. Le cadeau

Mission ânesses, épisode 5 bien sûr. Ah ah ! Vous n’êtes pas au bout de vos surprises !

IV. La Lumière

Bonne (dernière ?) semaine de confinement à tous !

Quarantaine. Jour 48 (par Olivier)

I. La semaine

S’il y a quelque chose à retenir de la semaine, c’est les progrès que Joséphine fait en ce moment.
Pour l’anecdote, je me suis souvent senti proche du dédoublement de personnalité cette semaine :

  • d’une part en suivant de près Lorène dans son gros travail pour préparer le lancement du premier épisode des aventures de Piwi Cœur, ce qui nous amène à ré-évoquer les différentes étapes que nous avons vécues depuis 18 mois : à la fois c’était il y a une éternité, et à la fois ces moments sont encore très présents) ;
  • d’autre part en m’émerveillant « ici et maintenant » devant les étapes rapides que Joséphine franchit en ce moment : progrès sur l’alimentation (avec les nombreuses petites cuillerées que Joséphine arrive à déglutir, que je découvre à distance comme vous), progrès sur le langage (Joséphine arrive maintenant à sortir des babillages et à former quelques sons volontaires comme « da da da »), progrès sur la motricité (première télé-consultation de Joséphine avec sa kiné cette semaine, qui a trouvé qu’elle avait bien progresser depuis 2 mois).

Ce soir, nous avons mangé une pizza pour fêter le jalon des « 10 cuillerées » franchi par Joséphine cette semaine. Je m’étais assis dans l’entrée de l’appartement, et nous étions connectés en « télé-conférence gastronomique » avec l’ensemble des voisins qui avaient eux aussi préparé leur pizza pour fêter ça avec nous. Eric (kipik !), tu étais dans nos cœurs également, et nous serons heureux de fêter cela une deuxième fois, quand le coronavirus voudra bien nous laisser un peu tranquilles !

Je ne sais pas si vous ressentez comme moi une certaine ambivalence à la situation que nous vivons en ce moment ? A la fois j’ai l’impression que tout le monde a bien créé sa vie et ses repères de confiné, et à la fois je commence à déceler dans notre famille une petite lassitude voire une dérive par rapport aux repères que nous avions depuis le début de confinement.
Il se peut que le gros travail de Lorène en ce moment vienne amplifier ce sentiment. C’est curieux également, comme cette phase de « préparation de déconfinement » donne une sensation de flottement : nous avons du temps pour préparer cela, et sommes bien informés sur les enjeux de cette phase (même si nous n’avons pas encore le cadre précis que nous attendons que notre gouvernement, nos mairies, nos écoles nous formalisent pour nous organiser). Mais finalement, ça donne trop de temps, trop d’éléments. L’urgence avec laquelle le confinement a été décidé a été une aide à l’époque pour trouver rapidement notre organisation.
Y aura-t-il une rupture franche ? une évolution progressive et continue ? Les applaudissements de 20h perduront-ils après le 11 mai ? Quand les journaux reparleront-ils d’autres sujets que le Coronavirus ? Dans la société dans laquelle je travaille, nous allons continuer le télétravail jusqu’au 25 mai, pour la sécurité des salariés d’une part, mais aussi pour ne pas risquer une transition trop brutale qui déstructurerait l’organisation mise en place pendant le confinement et qui fonctionne malgré tout.

En tout cas je me félicite que la chorale quotidienne, l’écriture de « mission ânesses », l’atelier d’écriture hebdomadaire perdurent et rythment les semaines de moments agréables ! L’enjeu de la semaine prochaine sera de reprendre le rythme scolaire en mode confiné, alors que tout le monde parle de déconfinement.

Je termine ce paragraphe en vous disant ma joie aujourd’hui à l’annonce de l’excellent résultat d’Agathe à son concours blanc. Témoignage à la fois de son talent et de son ardeur à la tâche cette année. Nous croisons les doigts pour que soit maintenue la replanification du vrai concours à la mi-juin !

II. Quelques photos

III. La lumière

Quarantaine. Jour 47

I. La journée

Rien de bien particulier aujourd’hui. Les enfants ont fait connaissance avec Belmondo et Claudia Cardinale cet après-midi. Ce serait bien, une série de Belmondo après la série des de Funès ! Le virus aura au moins servi à leur faire découvrir tout ça ! 🙂

II. Joséphine va se coucher : le masque

Nous n’avions pas terminé de vous parler des « spécificités » de Joséphine, il en reste encore deux. Ce soir, nous vous présentons le respirateur. Oui, c’est le même que vous voyez à la télé depuis un bon mois maintenant. Et bien nous sommes des privilégiés : nous avons ça à la maison ! Hé hé !

III. Le cadeau

Il est de Dominique Fulchiron ce soir, qui nous a envoyé du muguet de son jardin ! 🙂 Merci Dominique ! Nous en profitons pour vous souhaiter à tous un très joyeux… 2 mai. Et beaucoup de bonheur pour tous les jours de l’année !

IV. La Lumière

Bon week-end à tous !

Quarantaine. Jour 46

Il s’est passé beaucoup de choses aujourd’hui… Asseyez-vous, prenez votre temps 🙂

I. La journée

Cette fois-ci, Joséphine n’a rien trouvé de mieux à faire que d’arracher sa sonde pendant sa sieste… Nous allons devoir mettre un gardien à côté de son lit en permanence si elle continue comme ça… Heureusement que nous sommes nombreux !

Nombreux aussi pour surveiller Eléonore ! Le grand thème du jour, c’était qu’Eléonore aurait mangé tous les œufs en chocolat de la poule que nous avons ouverte à midi… Les grands ont donc décidé d’organiser une garde : quelqu’un en permanence avec Eléonore pour s’assurer qu’elle ne commette pas d’autre méfait dans la cuisine ! Et comme apparemment, ils ont déjà retrouvé des traces de crime dans son lit, ils ont organisé le roulement sur 24 heures, pour la surveiller AUSSI la nuit ! Ils l’ont privée de chocolat pour 10 jours… La pauvre…

Il s’est passé aussi quelque chose de très fort aujourd’hui : une personne a reconnu Joséphine à travers Piwi Cœur sur Facebook. Et cette personne, tenez-vous bien… C’est la maman d’une petite fille qui s’est trouvée dans le berceau à côté de Joséphine pendant les deux mois de son hospitalisation en réanimation au cardio. Nous avons vécu avec eux l’attente d’un cœur de bébé disponible pour une greffe, puis la greffe, puis l’après greffe… Ils ont vécu avec nous l’attente de l’opération, l’opération, l’après opération… Bref, un lien s’est tissé entre nous qui ne peut ni se décrire ni se comprendre.

Depuis des mois, je n’avais plus de nouvelles. J’ai envoyé des SMS, pas de réponse… Dans ces cas tellement compliqués, on ne sait jamais trop, il peut arriver n’importe quoi. Tant chez l’enfant que chez les parents. On est resté comme ça… en suspens. Et aujourd’hui, à midi, je reçois ce message sur Facebook, elle a reconnu Piwi Cœur ! La petite avait jeté son téléphone dans les toilettes, la maman avait perdu tous ses numéros, et comme on ne communiquait que par téléphone, et bien voilà…

Je vous avoue que j’ai pleuré une bonne partie de l’après-midi, pendant que les enfants étaient devant leur film. Des larmes de quoi, je ne sais pas… De souvenir peut-être… Tout ça qui s’accumule, et quand d’un coup ça remonte à la surface… Plouf ! Ca déborde.

II. Le cadeau

Dans la catégorie « cadeaux pas banaux »… Aujourd’hui (30 avril), c’était l’anniversaire de Dominique ! Nous avons fait un apéro en famille pour le lui souhaiter, on a chanté, bu et mangé à sa santé ! Les enfants ont fait des dessins aussi :

Le bateau c’est le Titanic bien sûr. Et comptez bien les étoiles sur le dessin d’Aurore : vous devez en trouver 68 !

Et puis, Dominique, vous avez reçu un cadeau alors là, complètement inattendu : UNE NAISSANCE ! Marielle, la kiné de Joséphine, a accouché ce matin !!! D’une petite Siloé. Oh là là ! C’est extraordinaire. J’ai malheureusement vu le message trop tard pour pouvoir demander à Marielle l’autorisation de vous partager la photo, du coup, je vais vous la décrire : elle pèse 3,6 kg, elle a un visage très fin, un bonnet tricoté à la main blanc avec un nœud marron, et elle dort paisiblement. Elle a l’air bien, tellement bien ! Petite merveille…

Sachez, Marielle, que naître le même jour que Dominique, c’est naître sous une très très très belle étoile…

Bienvenue Siloé ! Félicitations les parents, bon rétablissement Marielle et bon courage pour les premiers jours. Que tout aille bien pour vous tous !

III. La Lumière

Pour Siloé et sa famille ce soir ! Le plein d’ondes positives !

Que ta première nuit soit douce Siloé ! Que votre 24 821ème nuit soit douce Dominique !