Une étape importante

Si on prend de 6h du matin à 19h le soir, Joséphine a respiré :

-> 3 heures (3 fois 1h) sans le masque, et avec 0,3 litre d’oxygène dans les petites lunettes (donc déventilée).

-> 10 heures avec le masque sans apport d’oxygène du tout (y compris pendant la sieste).

Ca s’est fait d’un coup. Depuis dimanche, elle restait quasi impossible à déventiler et gardait 1 à 2 litres d’oxygène dans le masque. Et puis ce matin, hop. Elle a franchi la marche. Et une marche importante, qui repousse la perspective de l’oxygénodépendance… [On commençait à entendre dire que le fait d’avoir débranché le cœur si longtemps pendant l’opération pouvait avoir endommagé les poumons. « C’est pas sûr, mais ça peut arriver » « Et si c’est ça, c’est pour toujours ? » « On ne peut pas dire ». Super…].

Agapanthe, elle, a toujours su que Joséphine jetterait son masque, elle l’a même dessiné, pour conjurer le sort 🙂

Jeté de masque

Est-ce que ça veut dire qu’on va rentrer bientôt ? P’têt bin qu’wi, P’têt bin qu’non… Car certes, elle respire mieux, mais au prix d’une quantité de diurétiques qu’il va bien falloir baisser, et sans avoir commencé à reprendre du poids (elle semble se stabiliser à 4 kg 9). La priorité était de stabiliser la partie respiratoire, c’est en bonne voie. Et APRES, ils s’occuperont du reste. Et dans le reste, les surprises peuvent être encore très, très nombreuses. Alors savourons aujourd’hui, espérons pour demain, et ne pensons toujours pas à après-demain ! 🙂

J8 = la sanction

Et oui, on a pêché… On le savait pourtant, qu’il ne fallait jamais se projeter vers le lendemain avec Joséphine. Mais hier la tentation était trop forte, tout était trop parfait, on n’a pas pu s’en empêcher ! Et bim… Ce matin, la sanction… Ils ont dû la réintuber à 5h du matin, après une nuit où elle s’était dégradée doucement mais sûrement au point de ne plus pouvoir s’en sortir sans le soutien de son cher tube…

Ça a été très très dur sur le coup, vous imaginez. Complètement inattendu… Et puis, comme ne pas avoir le moral, ça ne sert à rien, et bien, soit… c’est comme ça… En avant !

J’ai plein de bonnes nouvelles par ailleurs :

  • Ils nous ont finalement trouvé une place à la réa de l’HFME, beaucoup plus spécialisée dans les problèmes respiratoires. Elle est donc dans les meilleures mains qui soient pour trouver d’où vient le problème, et espérer le régler. On a été très bien accueillies là-bas, les infirmières et auxiliaires sont venues nous dire bonjour, on a retrouvé Christine-le-rayon-de-soleil, et puis nous avons fait la connaissance du chef du service que nous ne connaissions pas encore et qui va s’occuper de Joséphine les prochains jours. Il nous a fait une excellente impression ! Clair, précis, on a bien compris le programme, les objectifs. Nickel.

  • Nous avons eu ce soir avec Olivier une « parenthèse », la fameuse rencontre autour de mon livre. Quelle coupure ! Pendant ces deux heures, nous avons été avec d’autres personnes, à parler de complètement autre chose. Déconnectés. Et nous en ressortons avec beaucoup de force et d’énergie, j’ai l’impression d’avoir été plongée dans une marmite de potion magique ! Gonflée à bloc pour affronter les jours à venir !

  • Aujourd’hui, c’est l’anniversaire d’Apolline. 9 ans. Joyeux anniversaire minette !!!

  • Et puis, il y a encore une bonne nouvelle. Un jour, le 9 juillet très exactement, tata Odile m’a envoyée un SMS. Elle était avec son amie Dominique et elle a dit : « Nous sommes deux pierres du cairn dont Joséphine est le sommet« . Cette image a fait tilt dans ma tête, j’en ai immédiatement parlé à Agapanthe, Agapanthe a pris son crayon, et aujourd’hui, je peux partager avec vous son chef-d’oeuvre :
« Nous sommes les pierres du cairn dont Joséphine est le sommet »

De quoi alimenter votre quart-d’heure de méditation quotidien ce soir ! 🙂

(Petite explication pour les amis belges ou colombiens qui ne voient pas souvent des cairns : ce sont des tas de cailloux que les montagnards laissent sur leur passage pour indiquer le chemin. Ils donnent la direction et permettent de ne pas se perdre, même par fort brouillard.)